Ruptures et réconciliations rythment l’histoire multiséculaire de la Bavière et de la France. L’histoire communedes deux États, liés par des unions dynastiques, commença dès le XIVe siècle: mariages d’Anne de Bourbon avec Louis VII de Bavière-Ingolstadt et de la sœur de celui-ci, Élisabeth, dite Isabeau de Bavière (objet nr. 19), avec Charles VI de France en 1385.
L’accès à la dignité électorale et la situation géographique de la Bavière l’obligèrent à une subtile politique d’alliances conjoncturelles, par nature instables, entre la Prusse, l’Autriche et la France. Cette dernière, hostile à la constitution d’un ensemble trop puissant à ses frontières, favorisa les desseins du seul État catholique d’importance – si l’on excepte l’Autriche – du Saint Empire romain germanique, comme le fit en son temps François Ier en soutenant le duc de Bavière opposé à Charles Quint. La guerre de Trente Ans permit à Maximilien Ier (objet nr.26), chantre de la réforme catholique, de se voir attribuer le chapeau électoral qui lui fut confirmé aux traités de Westphalie en 1648. C’est ainsi également que Charles Albert fut élu en 1742, grâce à la France, contre François de Lorraine.
La Bavière, qui avait donné au Grand Dauphin (fils de Louis XIV) une de ses plus belles princesses, Marie Anne Christine, subit les conséquences de cette politique lors des guerres de Succession d’Espagne et d’Autriche. Ainsi fut-elle dévastée et mise au ban de l’Empire après la bataille de Blenheimen 1704 (objet nr. 36), la plus grande défaite du règne de Louis XIV. Mais le soutien mutuel des deux puissances trouva son juste équilibre lors de la disparition sans héritier de Maximilien III Joseph en 1777. En effet, la France et la Russie négocièrent le traité de Teschen qui évita à la Bavière d’être démembrée en faveur de l’Autriche.