Étalon prototype du kilogramme avec son étui, fabriqué par Nicolas Fortin
1795
Paris, CHAN
À la fin de l’Ancien Régime, la multiplicité des mesures en France et en Europe s’apparente à un chaos, tolérable à la limite pour le paysan attaché à la terre, mais malcommode pour le négociant et inadmissible pour un homme des Lumières comme Talleyrand, évêque d’Autun, qui dénonce en 1790 « cette variété dont la seule étude épouvante ». La nuit du 4 août 1789 abolit au nombre des privilèges celui de l’étalonnage et ouvre la voie au processus de réforme des poids et mesures. L’année suivante, le 9 mars 1790, la proposition de Talleyrand à l’Assemblée constituante contient une partie de la réforme à venir : il ne faut pas s’appuyer sur des mesures existantes, mais chercher dans la nature et conformément aux suggestions des scientifiques, une mesure universelle et invariable, reproductible et vérifiable partout et toujours. En mars 1791, le choix du quart du méridien terrestre comme unité naturelle et universelle est fait sur la recommandation de Condorcet et de l’Académie des sciences. Le terme de mètre apparaît dès 1790, mais n’est officialisé qu’avec la loi du 1er août 1793. Par ce texte, la Convention poursuit l’oeuvre de l’Assemblée constituante en donnant la première version du système métrique.