Tandis que les actes sanglants commis par la Révolution française suscitaient l’effroi en Europe, les bouleversements administratifs et politiques qu’elle amena furent souvent salués et également acceptés, et ce malgré l’hostilité ambiante. Napoléon Ier apporta ultérieurement des innovations et fut suffisamment fort pour exigerleur validation par les États de la Confédération du Rhin. Ces États satellites réussirent peu à peu soit à convertir la soumission pure et simple aux avantages français en une adoption qui permettait de les modifier, soit à les contourner tout à fait.
La Bavière ne constitue pas en cela une exception. On entérina entre autres nouveautés le principe d’un impôt centralisé, la réorganisation des régions administratives (objet nr. 139), la création d’une fonction publique ainsi que l’obligation d’un service militaire pour tous. La Bavière instaura dans une forme édulcorée la séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif, ainsi qu’un système unifié et gradué de tribunaux. Ce à quoi l’on ne put donner son consentement fut l’instauration du Code civil (objet nr. 137) et de la libre entreprise. Comme la monarchie des Bourbons, alors restaurée en France, était toujours un modèle en Bavière, la constitution bavaroise de 1818 (objet nr. 138) retint des éléments de la Charte constitutionnelle de 1814.
À côté de son assujettissement politique et administratif, la Bavière connut des impulsions propres dans les domaines économique et technique (objet nr. 143), qui étaient déjà perceptibles sous l’Ancien Régime. En cela, la France vit son influence sur l’Europe décroître progressivement dans le courant du XIXe siècle et perdit sa capacité d’entraînement face à l’Angleterre, la Belgique, les États-Unis et l’Allemagne. Aussi la Bavière devenait-elle capable d’offrir à la France de nouveaux champs de développement, par exemple dans la construction ferroviaire (objet nr. 149).