VII - Le temps des confrontations

112. SEDAN ET BAZEILLES

La Dernière Cartouche, par Alphonse de Neuville

1873
Toulon, FNAOM/ACTDM

Après une farouche résistance, l’incendie se propagea dans le bourg de Bazeilles. La dernière maison à tenir, l’auberge Bourgerie, était défendue par le capitaine Aubert et la division bleue (de la couleur de l’uniforme dont étaient vêtus la centaine d’hommes de l’infanterie de marine qui la composait). Le 1er septembre 1870, pris au piège, cernés par l’ennemi, les survivants se réfugièrent dans une chambre d’où ils tirèrent leurs dernières cartouches. Quarante seulement réchappèrent au combat. La maison « de la dernière cartouche » est depuis devenue un lieu de pèlerinage. Bien qu’il soit intitulé en bas à gauche de la toile « Combat à Balan » et ne mette pas en scène les « marsouins » revêtus de leur uniforme, le tableau d’Alphonse de Neuville fut unanimement baptisé La maison de la dernière cartouche par le public de l’exposition de 1873. Né à Saint-Omer, Alphonse Marie de Neuville (1835-1885) était destiné à une brillante carrière par sa famille qui voyait en lui un futur conseiller d’État. Venu à Paris pour y étudier le droit, il sécha les cours pour aller faire des croquis de soldats en manoeuvre sur le Champ de Mars. Sa première toile, Le 5e bataillon de chasseurs à la batterie Gervais (siège de Sébastopol), rencontra un accueil enthousiaste au Salon de 1859. Remarqué par Delacroix, il devint son élève et fut bientôt reconnu comme le meilleur peintre militaire français.

© 2006, Société Montgelas pour la promotion de la coopération franco-bavaroise (Ass. Loi 1901); München/Paris; ISBN: 3-939395-01-3

Objets 108-135 du Thème VII