Chant de guerre pour l’armée du Rhin, imprimé chez Bignon « À l’Accord parfait », exemplaire dédié au maréchal Lückner
Paris, musée de l’Armée
Après y avoir ajouté un accompagnement au clavecin, le graveur et imprimeur Bignon fit paraître une édition de La Marseillaise sans nom d’auteur, mais en reprenant la mélodie de l’édition de Ph. J. Dannbach, imprimeur à Strasbourg. Ce chant de guerre pour l’armée du Rhin, dont Claude Joseph Rouget de Lisle, capitaine du génie en garnison à Strasbourg, composa les paroles en avril 1792 à la demande du maire de la ville Dietrich, fut dédié au maréchal Lückner qui commanda l’armée du Rhin jusqu’au 7 mai 1792. Après avoir enflammé l’Alsace, le chant parvint jusque dans le Midi. Lors d’un banquet organisé pour fêter le départ d’un bataillon de volontaires marseillais à Paris, il fut chanté avec grand succès par un certain Mireur. Dès le lendemain, le Journal des départements méridionaux en publia le texte et le jour du départ du bataillon, chaque volontaire en reçut un exemplaire. Tout le long du voyage, les Marseillais reprirent en choeur ce qui était devenu leur hymne. Le peuple de Paris désigna aussitôt celui-ci sous le nom de Marseillaise, qui devait lui rester.