Munich, 6 fructidor an XIII (24 août 1805)
Paris, MAE
Déjà prépondérante à Munich, l’influence française doit être formalisée par un traité d’alliance en bonne et due forme, dirigée contre la coalition formée en 1805 par l’Angleterre et la Russie. Pour négocier cet accord, Napoléon confie les pleins pouvoirs à son ministre à Munich depuis 1803, Louis Guillaume Otto (1754-1817), un diplomate confirmé très bon connaisseur du contexte régional. Originaire de Bade, celui-ci a commencé sa carrière en 1776 en Bavière, comme attaché du comte de La Luzerne, puis, après l’intermède révolutionnaire, a été chargé d’affaires à Berlin en 1798. Connaissance intime de l’allemand, tact et habileté : à ces qualités (un peu gâtées, il est vrai, par le goût de la flatterie et des travers de courtisan), Otto joint un incontestable atout, la sympathie du très francophile Maximilien Joseph de Montgelas, réformateur éclairé et partisan de l’alliance française. Quatre mois sont pourtant nécessaires pour parvenir à s’entendre. Bien plus : le matin du 6 fructidor (24 août), alors que le ministre de Napoléon croit la partie gagnée, les pouvoirs de Montgelas, sans lesquels celui-ci n’est pas autorisé à signer un accord, se font attendre : l’Autriche s’est jointe à la coalition antifrançaise et Maximilien Joseph, pris de peur devant la perspective d’une guerre, hésite à les signer.